UN PEU D’HISTOIRE

Histoire du Tibet
Le Tibet est historiquement un pays indépendant depuis l’an 127 av JC. Surnommé « Le Toit du Monde », sa situation géographique l’a longtemps tenu à l’écart des affaires du monde. En 1949/50, la chine en lançant contre le Tibet son armée populaire de libération, a enclenché un processus d’assimilation au communisme de cette ancienne civilisation. L’invasion, puis l’occupation du Tibet constituent des actes d’agression perpétrés en violation du droit international. L’ONU a adopté 3 résolutions sur le Tibet en 1959, 1961 et 1965, dénonçant la privation des droits fondamentaux et des libertés fondamentales du peuple tibétain et notamment de son droit à l’autodétermination. A  ce jour, ces textes sont restés lettres mortes.
Découpage administratif arbitraire : Le Tibet historique est découpé en 3 provinces : l’U Tsang, le Kham et l’Amdo représentant ensemble une superficie de 2,5 millions de km2. Aujourd’hui cette étendue a été réduite de moitié : L’Amdo rebaptisé Qinghaï et une partie importante du Kham ont été intégrées aux provinces chinoises voisines du Gansu, du Sichuan et du Yunnan. En septembre 1965, ce qui restait du Tibet, l’U Tsang et une petite partie du Kham recevaient des autorités chinoises le nom de « Région Autonome du Tibet ». Désormais, lorsque la Chine parle du Tibet, c’est à cette région qu’elle fait référence

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Transferts de populations : une enquête menée par l’administration en exil a révélé que, de 1951 à 1978, plus de 1,2 million de tibétains ont péri du fait de l’occupation chinoise. De plus, le transfert des populations Han au Tibet menace l’existence même de la nation tibétaine. En 2001, la Chine a lancé un projet de développement de l’ouest comprenant la construction d’une voie ferrée depuis Golmud (en tibétain Gormo)  à Lhassa, aujourd’hui ouverte. Tous ces projets visent à accentuer le déséquilibre démographique et à marginaliser davantage le peuple tibétain dans sa terre d’origine : actuellement on compte au Tibet 5,8 millions de tibétains pour plus de 7,5 millions de chinois.
Emprisonnements politiques : Toute activité politique même pacifique, est considérée comme un crime et sanctionnée par des peines allant jusqu’à l’emprisonnement à vie, voire la peine de mort. Au 31/12/2007 on dénombrait 119 prisonniers politiques au Tibet. Leurs crimes : détenir une photo du Dalaï-lama, brandir le drapeau tibétain et crier « Tibet libre » lors de manifestations, coller des affiches, traduire et répandre la déclaration universelle des droits de l’homme ou parler de la situation au Tibet avec des étrangers. Parmi eux figurent Tenzin Delek Rimpoché, dignitaire religieux de 54 ans arrêté en avril 2002  pour « conspiration ayant causé une série d’explosions » et condamné à perpétuité, ainsi que le Panchen lama, une des principales figures du bouddhisme tibétain, enlevé en 1995, peu après sa nomination alors qu’il avait 5 ans et détenu depuis dans un lieu secret. Sans doute le plus jeune prisonnier politique au monde.
Destruction d’une culture : Avant son invasion le Tibet comptait 6 000 monastères et monuments historiques. En 1979, à l’exception de 13 d’entre eux, tous étaient en ruines. Depuis 1979 les tibétains sont autorisés à reconstruire certains monastères. Cependant l’étude et la transmission du bouddhisme y sont sévèrement contrôlées. De plus le nombre de  moines accueillis est limité. En 1996, la Chine a lancé une campagne de « rééducation patriotique » dans les monastères et les couvents du Tibet : de 96 à 2001, 20 000 religieux ont été chassés de leur monastères. La politique culturelle mise en place au Tibet vise à assimiler le peuple tibétain  et constitue un « génocide culturel ».
Un environnement dévasté : Avant son invasion, le Tibet était couvert de très anciennes forêts représentant 221 000 km2. La politique systématique de déboisement conduite par la chine a réduit cette surface à un peu plus de 130 000 km2. Avec ses 35 000 km2 de lacs, le Tibet est le château d’eau de l’Asie et c’est là que les plus grands fleuves prennent leur source. Les inondations qui ont ravagé la Chine, en été 1998, n’ont fait que confirmer les préoccupations exprimées de longue date par les tibétains. Le déboisement anarchique en amont du fleuve Yangtsé a été considéré comme la cause essentielle de ces inondations. Officiellement 94 des 160 minéraux connus au monde sont présents et exploités au Tibet. La chine utilise le plateau tibétain pour fabriquer des armes atomiques, stocker ses déchets nucléaires et y stationner des ogives nucléaires…
Education et soins médicaux :
80% des tibétains au Tibet sont illettrés. Tout est mis en œuvre pour les dissuader d’étudier leur langue. Dans les zones rurales les écoles n’existent pas ou n’en ont que le nom. De même les tâches administratives ne se font qu’en chinois. A l’inverse, dans la communauté en exil, plus de 92% des enfants et des jeunes sont scolarisés et apprennent la langue tibétaine. Chaque année, environ 2000 tibétains quittent clandestinement le Tibet, pour la plupart à la recherche d’une meilleure éducation scolaire ou monastique en exil. En 2007, 2338 tibétains ont ainsi fui leur pays. La fusillade contre des réfugiés par l’armée chinoise, à la frontière tibéto-népalaise au col de Nangpa La le 30 / 09 / 2006 a rappelé de manière cruelle les périls encourus par ces candidats à l’exil.
L’accès aux soins médicaux coûte très cher. Pékin se vante d’assurer la gratuité des soins au Tibet, mais ceux qui ne peuvent pas acquitter la provision (800 à 1000 Yuan), soit la moitié d’entre eux, ne sont pas soignés quel que soit leur état. Même si quelques villes sont équipées, les zones rurales connaissent une grande  pénurie en matériel médical et en personnel.
Lutte pacifique :
dès son arrivée en exil à Dharamsala en Inde, le Dalaï-lama a reconstitué une administration tibétaine qui fonctionne selon les principes modernes de la démocratie. Il prend en charge les réfugiés et concentre ses efforts sur l’éducation des enfants. Il aide aussi son peuple dans sa lutte pacifique pour recouvrer la liberté. Le bien-fondé de la position du Dalaï-lama est reconnu internationalement et lui a valu le Prix Nobel de la Paix en 1989. Le gouvernement tibétain cherche à résoudre le problème tibétain par des négociations directes avec Pékin. Dès 1988 le Dalaï-lama a proposé aux autorités chinoises un statut d’autonomie réelle pour le Tibet. C’est en septembre 2002, en juin 2003, en septembre 2004, en juillet 2005, grâce à la visite des émissaires du Dalaï-lama au Tibet et en Chine et la 5ème rencontre en février 2006 que furent établis les contacts sino-tibétains.